À Mykonos, une villa brutaliste signée Tom Dixon est à vendre

Architectural Digest

Par Katia Kulawick-Assante
May 12, 2025

Une villa immaculée imaginée par Tom Dixon en Grèce

C’est une autre facette de Mykonos que laisse découvrir la villa Aimasia. Effleurée par le sirocco, elle renoue avec les racines de la plus célèbre des îles des Cyclades, s’inspire de son décor rocheux, brut et aride, composé d’argile, de granit et de schiste bleu et de son héritage mythologique. Poséidon, Zeus, mais aussi les Titans et les nymphes ou Hercule venu combattre les Géants... Mykonos doit d’ailleurs son nom au petit-fils d’Apollon, son premier souverain. Le glamour, lui, a débarqué sur l'île à l’été 1961, incarné par Jackie Kennedy, qui ouvrira le bal des célébrités et transformera Mykonos, peu à peu, en une destination incontournable pour faire la fête - jusqu’à parfois en perdre la tête.

Située sur la côte sud de l'île, à 10 kilomètres de la charmante Chora et son vieux port, à cinq minutes du village d’Ano Mera, la villa Aimasia surplombe l’une des plages les plus prisées de Mykonos, Elia. Avec la mer Egée à perte de vue, la villa est vent debout au sommet d’une baie. De loin, elle semble dessinée d’un coup de crayon, s’élançant vers la mer sur son promontoire naturel. Inaugurée en octobre 2024, ses 922 mètres carrés sont entourés d’un terrain de 1,4 hectare.

Une maison dont l'architecture est ancrée dans le paysage

Ici, tout est pensé pour profiter du paysage naturel. La simplicité des traits de la villa renvoie à celle de son environnement. Ses jeux d’ombre et de lumière, son aspect minéral auraient sans doute séduit Marcel Breuer. Mais c’est l’architecte et designer anglais Tom Dixon qui signe le design intérieur de ce chef d’œuvre brutaliste avec son agence DSR (Design Research Studio), dédiée au design et à l’innovation, sous la houlette de la directrice de création, Helene Bangsbo Andersen. « L’extraordinaire terrain rocheux, combiné à l’intégration de la villa dans le paysage, a naturellement inspiré le concept de récit géologique autour de la villa », explique Tom Dixon. « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Praxitelis Kondylis, qui dirige le cabinet A31 architecture à Athènes, pour y intégrer des pierres, des minéraux et du marbre grecs, que ce soit dans la cuisine, aux murs ou dans les salles de bain, offrant une réplique au minimalisme du béton brut. »

Prolongement de l’espace cuisine, côté sud, la piscine à débordement offre une vue à couper le souffle. Plénitude absolue sur ses terrasses ombragées. L’espace règne en maître dans l’atrium à ciel ouvert entouré de baies vitrées coulissantes. Surprise pour les amateurs, l’impressionnante cave à vins. La villa compte 6 chambres dont une suite avec piscine privée et hammam, en contrebas de la propriété. Chaque pièce se fait l’étendard de ses propres textures : béton brut, marbre, granit poli, chêne, terre, du sol au plafond. La plage, elle, n’est qu’à dix minutes à pied.

Les pièces emblématiques de Tom Dixon et de grands designers

Tom Dixon a disséminé ses pièces de mobilier phares dans la maison - que les amateurs reconnaîtront : la S-chair (que l’on trouve au V&A Museum à Londres), la chaise Pylon en acier poudré, la table en liège brûlé Cork, en plus de créations spécialement conçues pour la villa, comme un totem en papier mâché, des sculptures en métal, suspensions luminaires et autres prototypes. Tom Dixon a aussi sélectionné des pièces d’architectes qu’il admire tant : les italiens Achille Castiglioni, Angelo Mangiarotti, Vico Magistretti, Mario Bellini, mais aussi l’américain Isamu Noguchi et le danois Finn Juhl.

Colonne vertébrale de la propriété, un mur de granit - 62 mètres de long - chemine tels les anciens murs de pierre sèche qu’on l’on retrouve un peu partout sur l'île. La villa doit son nom à ces vestiges de l’histoire classés au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, utilisées comme clôtures depuis des siècles : Aimasia, « mur de pierres sèches » en grec ancien.

Une maison érigée selon les principes de l'architecture durable

La propriété épouse les courbes de l'île jusqu’à se fondre dans son décor. Ici, la nature règne en maître. Les choix de matériaux privilégient la durabilité, depuis le toit végétalisé en passant par les monumentaux rochers suspendus dans les escaliers. Les plantes indigènes ne nécessitent que très peu d’eau, les installations sanitaires sont à faible débit, les luminaires à haut rendement énergétique, et l’ensemble des performances de la villa a été optimisé de manière éco-responsable. L’enduit blanc qui la recouvre, comme dans les villages traditionnels, permet de réduire la chaleur quand le soleil est au zénith. Le béton est aussi un choix de structure durable qui permet de réduire l’empreinte carbone du bâtiment, d’accumuler la chaleur en hiver et de rafraîchir les murs l’été.

La villa est en vente meublée par l’agence Nest Seekers Greece – représentée par Efthalia Anastasiadou et Amanda Lynn L’Hommedieu - pour 22 millions d’euros.